vendredi 28 juin 2013

L'usine Honeywell de Condé sur Noireau est définitivement fermée ...





Aujourd’hui, vendredi 28 juin 2013, l’usine Honeywell de fabrication de plaquettes de frein à Condé sur Noireau (Calvados) vient de fermer définitivement ses portes. 



Cette usine a été construite en 1960, par le groupe industriel Ferodo, afin d’y fabriquer des plaquettes et des segments de frein à base de fibres d’amiante. 

Afin d’enrichir les actionnaires de groupes industriels et financiers peu scrupuleux de la santé de leurs salariés (Ferodo, Valéo et Honeywell), des milliers de travailleurs y ont perdu leur santé, leur vie, pour avoir utilisé un minéral très peu couteux, mais hautement cancérigène, l’amiante. 

En 1997, l’utilisation de l’amiante a été interdite en France, mais, depuis cette date, aucune mesure n’a été prise par le groupe Honeywell pour décontaminer le site de Condé et supprimer totalement et définitivement toute présence d’amiante. 

Le montant des dividendes perçus est toujours insuffisant pour des actionnaires et, afin de leur garantir un taux de rentabilité à 2 chiffres, le groupe Honeywell a décidé d’implanter sa division « matériau de friction » dans un pays « low-cost », en l’occurrence, la Roumanie. Une fois cette stratégie de délocalisation définie, cette multinationale américaine a, consciencieusement et méthodiquement, dégradé volontairement les résultats financiers et économiques de l’usine de Condé sur Noireau afin de justifier, artificiellement, la nécessité de sa fermeture. Pour cela, cette usine a été transformée en «centre de coût » (transfert des bénéfices en Suisse), les « frais de siège » reversés au groupe ont été très fortement augmentés et les investissements ont été stoppés. 

Cette « délocalisation boursière », personne n’en est dupe et il était tout à fait possible, juridiquement, d’en stopper le déroulement. Hélas, le 13 juillet 2012, quelques jours après une première audience au TGI de Caen, la fermeture a été actée officiellement, à travers la signature d’un accord PSE avec un Comité d’Entreprise qui a visiblement confondu « Plan de Sauvegarde de l’Emploi » et « Plan de suppression de l’emploi », prime de licenciement et gain au Loto, allant jusqu’à renoncer à toutes démarches juridiques … 

Nous sommes aujourd’hui le 28 juin 2013 et, au-delà des 323 emplois qui viennent d’être supprimé, c’est une histoire industrielle qui vient, au nom d’un capitalisme outrancier, de se terminer, ce sont des centaines de familles en deuil dont l’avenir est devenu plus qu’incertain, c’est un nombre très important d’emplois indirects, liés à l’activité de l’usine Honeywell qui ont déjà été ou qui vont être, à leur tour supprimé … 

Le groupe Honeywell vient de provoquer, en répondant positivement à des actionnaires insatiables et avides de gagner toujours plus, un véritable génocide social et économique dans la région de Condé sur Noireau. 

En s’opposant obstinément et systématiquement à toutes solutions alternatives à cette fermeture, notamment lors du « groupe de travail » organisé, fin 2011, par le préfet de région, cette multinationale n’a fait que confirmer sa stratégie, fermer l’ensemble des sites de production de plaquettes de frein en Europe de l’Ouest, en commençant par celui de Condé sur Noireau, pour délocaliser et centraliser sa production en Roumanie et, pour les salariés du site de Glinde en Allemagne et de Barcelone en Espagne, le temps est désormais compté … 

L'usine est désormais fermée : c'est un fait que chaque ancien salarié doit accepter pour faire le deuil des années passées à travailler au sein de cette usine mais surtout pour se tourner désormais vers une autre vie. Mais admettre la réalité de cette fermeture ne signifie en aucun cas en accepter les raisons !

Nous ne pouvons pas, en tant que Collectif, nous opposer à cette stratégie, seul un Comité d’Entreprise ayant pouvoir de le faire, mais nous pouvons contester la conséquence de cette délocalisation boursière, c'est-à-dire les licenciements, en les faisant juger comme abusifs ou encore sans causes réelles et sérieuses. 


Une page vient de se tourner, mais un nouveau combat commence





Et voici une vidéo, faite avec "les moyens du bord" de l'intérieur d'une usine définitivement et désespérément vide de salariés ...d'une usine qualifiée d'obsolète et de vieillissante par la direction du groupe Honeywell ...

Observez les amas de poussière sur les parties hautes du bâtiment, notamment sur le dessus des tuyauteries. Cette poussière composée, entre autre, de fibres d'amiante, conséquence de son utilisation de 1960 à 1996, se déplaçant au gré des courants d'air et de l'activité de l'usine, a continué à empoisonner les salariés jusqu'à ce jour, le groupe Honeywell n'ayant jamais pris les mesures nécessaires en vue de son élimination totale.


Nous dédions ce petit film à l'ensemble des 323 ex-salariés d'Honeywell



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